Val de Loire patrimoine mondial

Val de Loire patrimoine mondial

Un podcast au fil de l'eau pour découvrir le Val de Loire, un paysage culturel, évolutif et vivant, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis le 30 novembre 2000.

Val de Loire patrimoine mondial

Le Val de Loire, de Sully-sur-Loire (45) à Chalonnes-sur-Loire (49), est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis le 30 novembre 2000. Cette reconnaissance internationale consacre un paysage culturel exceptionnel le long d'un fleuve. Le Val de Loire témoigne des interactions entre les hommes et leur environnement, sur deux mille ans d'histoire. Il est remarquable pour la qualité de son patrimoine architectural, ses villes historiques et pour ses châteaux de renommée mondiale. Ce paysage illustre également l'influence des idéaux de la Renaissance et du siècle des Lumières sur la pensée et la création en Europe occidentale.

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Discussion entre Étienne et Hervé Davodeau à propos de leur rapport au fleuve.

À l'occasion des 13es Rendez-vous du Val de Loire patrimoine mondial, qui se sont déroulés le 15 novembre 2023 à Tours, nous avons organisé une discussion entre Étienne et Hervé Davodeau, en partenariat avec la librairie tourangelle Bédélire. Le premier, Étienne, est scénariste et auteur de bandes dessinées (Les ignorants, Le droit du sol...) et le second, Hervé, est géographe, maître de conférences. Tous les deux vivent à proximité du fleuve et construisent un parcours scientifique ou artistique en lien avec la Loire.

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Publié le par Val de Loire patrimoine mondial
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Levées vous ! (4/4) - Les levées, aux avant-postes de nos incertitudes

Les levées sont à la fois un axe de communication qui longe la Loire, un « balcon » sur le Val et une ligne de démarcation entre un lit mineur ensauvagé et un lit majeur, occupé par des infrastructures urbaines ou agricoles. La connaissance de leur histoire, de leur évolution et des modalités d’entretien, mais également de préservation, constituent des enjeux importants sur les plans techniques, patrimoniaux et paysagers. En clôture de la série, cet épisode interroge les modalités de gestion de cette frontière. Comment repenser les représentations, le rapport au fleuve ? Quelle gouvernance partagée pour les territoires de l’eau et quelle place pour les riverains dans la gestion du risque ? Que sait-on des usages historiques des berges de Loire ?

Un épisode enregistré en public le mercredi 16 novembre à MAME (Tours) pendant la journée « La Vie sauvage des monuments » organisée par la Mission Val de Loire dans le cadre des 50 ans de la Convention du patrimoine mondial.

Avec :

  • Marie Fournier, enseignante-chercheuse en aménagement–urbanisme à l’École Supérieure des Géomètres et Topographes du Conservatoire National des Arts et Métiers.
  • Mathilde Gralepois, enseignante-chercheuse en aménagement-urbanisme, département d'Aménagement & Environnement, École Polytechnique de l'Université de Tours.
  • Virginie Serna, archéologue, conservateur général du patrimoine, chargée de mission au ministère de la Culture et présidente du conseil scientifique de la Mission Val de Loire.
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Levées vous ! (3/4) - Gérer un fleuve libre

De la GEMAPI à la libre évolution du fleuve.

« On parle toujours de la violence du fleuve, jamais de la violence des berges qui l'enserrent. »
Bertold Brecht.

Depuis 2018, la compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) a été confié aux collectivités locales. En 2024, les travaux d'entretien et de confortement des digues domaniales, du domaine de l’État, leur reviendra. Ces EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) reçoivent un ensemble de digues disparates et mal connues. À partir du XIXe siècle, la construction des levées s'est interrompue, le « stade des levées appartient à l'histoire », dit le géographe Roger Dion. Pourtant, les levées sont encore là et, pour certaines d'entre elles, jouent encore leur rôle de barrages contre la dynamique de la Loire. Aujourd'hui, les gestionnaires locaux doivent retrouver cette mémoire des aménagements du fleuve, préserver la dynamique d'une Loire libre vivante, prévenir les inondations et décider du devenir des levées.

Avec :

  • Mathilde Gralepois, maître de conférences en aménagement-urbanisme, département d'Aménagement & Environnement, École Polytechnique de l'Université de Tours.
  • Jean-Paul Pavillon, maire des Ponts-de-Cé, président de la GEMAPI de la communauté de communes Angers Loire Métropole.
  • Pierre Philippe, ingénieur en chef, responsable du service digue de l’Établissement Public Loire.

Reportage :
En 1986, l'Epala (établissement public pour l'aménagement de la Loire et de ses affluents) signe un protocole avec l’État pour construire quatre barrages en amont du bassin de la Loire. En 1994, après huit ans de lutte, le projet est abandonné. L'hydrobiologiste Roberto Epple est une figure de ce conflit. Depuis la Haute-Loire, il raconte un combat pour une Loire vivante.

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Levées vous ! (2/4) - La Loire contre ses murs

De la première « Grande levée » d'Anjou au système endigué.

« Je tiens à honneur qu'en France, les fleuves comme la révolution rentrent dans leur lit et qu'ils ne puissent plus en sortir. »
Napoléon III, discours au corps législatif, 17 février 1857.

Contre la Loire et ses crues, le roi Henri II Plantagenêt fait construire des murs dans le Val d'Anjou et y installe des populations, chargées de défendre la levée « comme des soldats sur un rempart ». Au milieu du XIIe siècle, cette grande levée d'Anjou s'étend déjà sur 40 km. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, ces digues seront étendues et standardisées et leur gestion sera versée au nombre des prérogatives régaliennes. Cette volonté de fixer le fleuve entre des digues répond aux aspirations des propriétaires terriens qui veulent prévenir les inondations, mais aussi des marchands et des bateliers qui défendent l'intérêt du commerce. Les levées témoignent de ce désir d'une Loire-canal, d'un fleuve constamment navigable. Le système endigué ne sera jamais complet. Lors des grandes crues de 1846, 1856 et 1866, la Loire sort de son lit, le dispositif faillit et les ingénieurs changent de paradigme. Au XIXe siècle, la construction des levées s'arrête pour de bon.

Avec :

  • Louis-Marie Coyaud, géographe, membre du conseil scientifique de la Mission Val de Loire.
  • Natasha Stroinski, guide au Musée de la marine de Loire de Châteauneuf-sur-Loire.
  • Saïda Temam, Docteure en géographie, professeure d'histoire-géographie.

Reportage :
Une navigation sur la Loire à bord de la Sybille, l'un des bateaux de l'association La Rabouilleuse- École de Loire à Rochecorbon. Sur le fleuve, le marinier ligérien Clément Sirgue partage ce qu'il perçoit d'une Loire vivante.

Bibliographie indicative proposée par Louis-Marie Coyaud

Sur la Loire et les levées :

  • Dion Roger, Le Val de Loire, Impr. de l'Arrault, 1933, Tours. Reproduction aux ed. Lafitte en 1978.
  • Dion Roger, Histoire des levées de la Loire, CNRS éditions, 1961, Paris.

Sur les crues :

  • Rouillé-Courbe, Inondations du département d'Indre-et-Loire 1846 – 1856, Guilland-Verger, 1858, Tours.

Sur les marchands et les mariniers de Loire :

  • Mantellier Philippe, Histoire de la Communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire et fleuve descendant en icelle, Impr. de G. Jacob, 3 vol., 1864-1869, Orléans. NB : reproduit in extenso des documents justificatifs disparus des archives du Loiret lors de l'incendie de juin 1940.
  • Person Françoise, Bateliers sur la Loire, CLD, 2001, Chambray.
  • Dussourd Henriette, Les hommes de la Loire, Berger-Levrault, 1985, Paris.
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Levées vous ! (1/4) - Au pays des levées

Montils, tertres et turcies, le Val de Loire avant Henri II (1133 – 1189).

« Bien des voyageurs ont pu suivre le chemin de rive sans même remarquer qu'il reposait, de loin en loin, sur des terrassements. »
Roger Dion, Histoire des levées de la Loire, éd. du CNRS, 1961, p. 121.

Les premières communautés installées dans le lit majeur de la Loire ont profité de terres riches en limon, alimentées par les crues, et se sont installées sur des montils, hauteurs constituées d'anciennes alluvions. Autour du IXe siècle, pour limiter l'érosion, l'ensablement ou l’entrée du fleuve dans la dépression latérale, des turcies, petites digues discontinues et submersibles ont été dressées aux points stratégiques, sans constituer un ensemble infranchissable. Ces initiatives locales ont dessiné une micro-topographie encore lisible dans le Val et témoignent d’une histoire des modes de vie en lien étroit avec le fleuve et ses berges.

Avec :

  • Nathalie Carcaud, géographe, professeure à l'Institut Agro Rennes-Angers.
  • Cyril Castanet, géographe, maître de conférences à l'Université Paris 8.
  • Jean-Baptiste Rigot, géo-archéologue, maître de conférences à l'Université de Tours.

Reportage :
Retour à Saint-Denis-en-Val avec Amélie Laurent-Dehecq, responsable d'opération au service archéologique du département du Loiret. En 2009, deux archéologues, un conducteur d'engin et un topographe ont ouvert une levée de Loire pour retracer son histoire.